La position de Doctolib sur la « taxe lapin » #
En effet, Stanislas Niox-Château, PDG de l’entreprise, a affirmé ce mercredi 10 avril sur France Inter son refus de cette mesure.
La question de l’amende de 5 euros pour les patients qui ne se présentent pas à leur rendez-vous médical reste donc en suspens. Comment appliquer de manière efficace cette « taxe lapin » ?
Les défis logistiques et éthiques #
La proposition de sanctionner les rendez-vous médicaux non honorés, soutenue par le Premier ministre, pose un problème logistique. Doctolib est réticente à l’idée d’exiger une empreinte de carte bancaire pour utiliser sa plateforme.
« Il ne faut pas créer un fardeau administratif nouveau pour les soignants et entraver l’accès aux soins », a déclaré Stanislas Niox-Château. Il a souligné que 15% des patients sont en situation d’illectronisme et 5% n’ont pas de carte bancaire. Bloquer l’accès aux soins pour ces groupes est inenvisageable.
La gestion des rendez-vous hors ligne et des plaintes #
Doctolib soulève aussi le problème des rendez-vous qui ne sont pas pris en ligne. Comment gérer les plaintes et les contestations des patients dans ce contexte ?
Niox-Château se dit favorable à la « taxe lapin », mais il suggère que le médecin devrait avoir le choix d’appliquer cette amende. Il propose que l’assurance maladie se charge de la collecter sur la prochaine facture du patient.
La précipitation de la mesure et ses effets concrets #
Cette position met en lumière la précipitation de l’annonce de cette mesure. « Il faut qu’on trouve techniquement une solution », admettait Gabriel Attal lors d’un échange avec la presse régionale le samedi 6 avril.
« C’est un effet d’annonce, il faut voir comment ce sera mis en œuvre », indiquait Franck Devulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français, le 8 avril. Les détails de l’application concrète de cette mesure restent flous.
- La plateforme Doctolib refuse d’exiger une empreinte bancaire pour utiliser sa plateforme
- Il faut éviter de créer un fardeau administratif pour les soignants et d’entraver l’accès aux soins
- Les rendez-vous qui ne sont pas pris en ligne posent un problème
- La « taxe lapin » doit être appliquée de manière à ne pas pénaliser les patients qui sont en situation d’illectronisme ou qui n’ont pas de carte bancaire
- Il est nécessaire de trouver une solution technique pour l’application de cette mesure
Et si la « taxe lapin » était contre-productive ? Nicolas Jacquemet, chercheur en économie comportementale, suggère que cette taxe pourrait plutôt augmenter le nombre de rendez-vous non honorés. Il serait donc regrettable de se démener pour trouver le bon dispositif technique pour un résultat contraire aux attentes. La question reste ouverte, et la réponse pourrait bien changer la façon dont nous gérons nos rendez-vous médicaux à l’avenir.