La banque centrale européenne : une possible réduction des taux d’intérêt prévue pour juin malgré une situation économique incertaine

La banque centrale européenne (BCE) a décidé de conserver ses taux directeurs inchangés lors de la dernière réunion de son conseil des gouverneurs.

Une décision attendue de la banque centrale européenne #

Le taux de dépôt demeure à 4 %, le taux de refinancement à 4,5 % et le taux de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Cette décision, largement anticipée, n’a pas étonné les spécialistes de la politique monétaire ni les acteurs des marchés financiers.

La BCE semble déterminée à respecter son calendrier et devrait annoncer sa première baisse de taux le 6 juin prochain, lors de sa prochaine réunion de politique monétaire. En mars, Christine Lagarde, sa présidente, avait souligné la nécessité d’obtenir « plus de preuves, plus de détails », pour être pleinement convaincue de la tendance baissière de l’inflation. Les derniers chiffres ont confirmé cette tendance.

L’inflation sur une pente descendante #

En mars, l’indice des prix à la consommation de la zone euro a chuté à 2,4 % sur un an, atteignant son niveau le plus bas depuis juillet 2021. En février, il était de 2,6 % et en janvier de 2,8 %. Le scénario d’un retour à la cible de 2 % au deuxième semestre 2025 semble de plus en plus plausible. L’inflation sous-jacente a également diminué à 2,9 %, son niveau le plus bas depuis février 2022, après avoir été de 3,1 % en février.

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Cependant, « l’inflation des services reste un sujet d’attention pour la BCE ; elle a cessé de baisser depuis six mois et est stable à 4 % », indique Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo BHF. Cette partie importante de l’indice des prix est particulièrement inerte car elle dépend principalement du coût du travail. « Cela ne devrait toutefois pas empêcher la BCE de baisser ses taux en juin car si les gains salariaux restent supérieurs à la moyenne pré-pandémie, un pic a désormais été passé », ajoute-t-il.

Un contexte économique global incertain #

Les dernières données économiques semblent également valider le scénario d’une prochaine inflexion de la BCE. La croissance économique reste faible. L’indice d’activité « PMI composite » de la zone euro a à peine dépassé les 50 points en mars, seuil au-delà duquel l’activité est en expansion, principalement grâce à la vigueur de l’Espagne et de l’Italie. Les deux poids lourds de la zone, l’Allemagne et la France, sont à la traîne.

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Les propos de Christine Lagarde lors de sa conférence de presse seront scrutés par les analystes de marché, à la lumière des derniers bouleversements dans les anticipations sur la politique de la Fed. En effet, l’inflation américaine pour le mois de mars a encore dépassé les prévisions, pour le troisième mois consécutif, faisant s’évaporer les espoirs d’un premier assouplissement monétaire en juin outre Atlantique.

Les anticipations des marchés financiers #

La publication de l’inflation américaine a provoqué une remontée brutale des taux de marché et les traders ont commencé à douter de leurs anticipations en matière de politique monétaire en Europe et au Royaume Uni. Jeudi matin, les marchés monétaires n’anticipaient plus qu’au maximum trois baisses de taux d’un quart de point de la part de la BCE cette année, alors qu’en début de semaine, ils estimaient à 50 % la probabilité qu’il y en ait une quatrième. De même, pour la Banque d’Angleterre, les marchés ne prévoient plus que deux baisses de taux cette année, alors qu’ils en prévoyaient jusqu’à trois hier.

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Les responsabilités des acteurs économiques exigent une attention particulière aux événements et aux rapports de force qui régissent notre monde. Il est essentiel d’anticiper les grandes tendances pour reconnaître, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir. C’est précisément la promesse de nos analyses : fournir des informations exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et soutenir vos prises de position.

  • La BCE maintient ses taux mais envisage une première baisse en juin
  • L’inflation est sur une tendance à la baisse, renforçant le scénario d’une baisse des taux
  • Les données économiques actuelles soutiennent l’idée d’un changement imminent de la politique de la BCE
  • Les marchés financiers ajustent leurs anticipations de politique monétaire en fonction des dernières données

Pour résumer, la BCE maintient ses taux directeurs inchangés pour le moment, mais une baisse est prévue pour juin. Cette décision est soutenue par la tendance à la baisse de l’inflation et la faible croissance économique. Les marchés financiers ont toutefois ajusté leurs anticipations, en raison de la publication de l’inflation américaine et des incertitudes entourant la politique monétaire au Royaume-Uni et en Europe. Bien que la situation soit complexe, les acteurs économiques doivent rester vigilants et prêts à réagir aux changements futurs.

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