Écologie et gouvernance : une audace supplémentaire chez les fonctionnaires comparée aux ministres ?

Récemment, un « plan de transformation écologique de l’État » a été dévoilé par le premier ministre, Gabriel Attal.

Le plan de transformation écologique de l’État : une ambition de taille #

Son ambition ? Faire de la France la première grande nation à abandonner les énergies fossiles, être un leader dans la préservation de la biodiversité et réussir une transition écologique qui soit à la fois juste et efficace.

Ce plan, selon le dossier de presse, représente la vision du président de la République et l’action portée directement par le premier ministre, une démarche qualifiée de fondatrice : la planification écologique.

Des contradictions apparentes #

Cependant, la détermination de ce plan semble être en contradiction avec d’autres initiatives gouvernementales. En effet, quelques jours après cette annonce, les contours du projet de loi sur l’agriculture du second quinquennat d’Emmanuel Macron ont été dévoilés, et ils apparaissent peu favorables à l’écologie.

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Le texte, modifié sous l’influence de la FNSEA, est favorable à l’agriculture intensive. Cette contradiction dans les positions de l’État soulève des questions quant à la cohérence des politiques environnementales menées.

Une trajectoire claire et mobilisatrice nécessaire #

Le Haut Conseil pour le climat, l’instance indépendante chargée d’évaluer l’action publique sur ces sujets, n’a pas manqué de réagir. Il a adressé, le jour même où le projet de loi sur l’agriculture était dévoilé, une lettre sévère au premier ministre pour qu’il réaffirme « l’engagement climatique de la France avec une trajectoire lisible et mobilisatrice ».

Il regrette que des documents publics importants en termes de programmation énergétique et de stratégie d’adaptation aux dérèglements écologiques ne soient toujours pas adoptés. Il rappelle également que l’agriculture est un secteur stratégique qui devrait être envisagé globalement avec les enjeux d’alimentation, et qu’un recul de l’ambition publique est à craindre.

La formation écologique des agents publics #

Malgré ces incohérences, le gouvernement mérite d’être crédité pour ses efforts en matière de formation aux enjeux écologiques des agents publics. Ces formations, qui répondent aux aspirations de ceux qui travaillent au sein de l’État, sont en pleine expansion. En effet, 5 000 cadres de la fonction publique ont déjà été formés, et ils devraient être 25 000 d’ici la fin de l’année.

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Cette diffusion d’une culture générale sur les enjeux écologiques au sein des ministères est un pas dans la bonne direction, si elle permet de modifier substantiellement et rapidement les critères de la décision publique. Mais n’oublions pas que les fonctionnaires proposent et que les ministres décident.

Les questions suivantes se posent alors :

  • Si des agents publics plus audacieux proposent à leurs ministres des positions ambitieuses sur l’écologie, seront-ils écoutés et suivis ?
  • Si ce n’est pas le cas, quels seront leurs recours ?
  • Peut-on imaginer que la discussion sur le niveau d’ambition verte prenne de l’ampleur au sein de l’État ?
  • Est-il envisageable que des agents publics élèvent la voix et trouvent de nouvelles alliances au sein même de la société, pour nous sortir collectivement de l’impuissance ?

Il est temps de se poser ces questions et d’espérer un avenir où les convictions écologiques seront entendues et respectées au plus haut niveau de l’État.

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