Une victoire populiste saisissante #
Les prévisions tablaient sur une lutte beaucoup plus serrée, mais le diplomate pro-européen Ivan Korcok a été devancé d’une marge significative. La Slovaquie, un pays de 5,4 millions d’habitants, a vu Pellegrini l’emporter avec un discours promettant de défendre les intérêts nationaux.
La campagne électorale s’est déroulée dans un contexte de tension, exacerbée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’affiliation de Pellegrini avec le Premier ministre Robert Fico, connu pour ses positions pro-Moscou, a suscité de vives discussions sur la direction future de la politique étrangère slovaque. La promesse de maintenir la Slovaquie du « côté de la paix » a été un leitmotiv de sa campagne.
Le chemin controversé vers la présidence #
La montée de Pellegrini au pouvoir n’est pas sans controverse. Remplaçant Fico en tant que Premier ministre après les manifestations déclenchées par le meurtre du journaliste d’investigation Jan Kuciak, Pellegrini s’est vu attribuer un héritage lourd. L’assassinat de Kuciak, qui avait mis en lumière la corruption à haut niveau, a plongé le pays dans une crise profonde, illustrant la lutte contre la corruption et l’influence mafieuse.
La campagne présidentielle de Pellegrini a été critiquée pour son manque de transparence et ses tactiques controversées, notamment l’accusation portée contre son adversaire, Ivan Korcok, de favoriser l’engagement dans le conflit Ukrainien. Ces tactiques ont suscité des débats houleux sur la nature de la politique slovaque et la montée du populisme.
Quels changements pour la Slovaquie ? #
La victoire de Pellegrini pourrait signaler un tournant dans la politique slovaque, en particulier en ce qui concerne les relations étrangères. Le gouvernement actuel, une coalition incluant le parti d’extrême droite SNS, a déjà montré une rupture dans l’approche traditionnelle vis-à-vis de l’Ukraine, interrompant l’aide militaire au pays voisin. Certains analystes craignent que la Slovaquie ne s’oriente vers une politique étrangère plus alignée sur celle de la Hongrie de Viktor Orbán, connue pour ses sympathies pro-Kremlin.
Peter Pellegrini s’apprête à prendre ses fonctions le 15 juin, succédant à la présidente libérale Zuzana Caputova. Bien que les pouvoirs présidentiels soient limités, les implications de son élection pourraient être profondes, touchant à la ratification de traités internationaux, à la nomination des juges principaux et à la direction des forces armées. Son élection pose la question clé de l’avenir de la Slovaquie sur la scène international.
- Surprise majeure : plus de 53 % des voix pour Peter Pellegrini
- La promesse de paix au cœur de sa campagne
- L’influence de Robert Fico se fait sentir
- Controverse et tactiques questionnables
- Un tournant potentiel pour la Slovaquie ?
FAQ:
- Qui est Peter Pellegrini ?
Peter Pellegrini est un économiste et homme politique slovaque, allié de Robert Fico, ayant remporté la présidence en Slovaquie.- Sur quoi Peter Pellegrini a-t-il axé sa campagne?
Il a centré sa campagne sur la promesse de défendre les intérêts nationaux et de maintenir la Slovaquie « du côté de la paix ».- Quels sont les pouvoirs du président en Slovaquie?
Le président ratifie les traités internationaux, nomme les principaux juges et est le commandant en chef des forces armées, avec la possibilité de mettre son veto aux lois.- Quand Peter Pellegrini prendra-t-il ses fonctions ?
Il deviendra officiellement président le 15 juin, succédant à Zuzana Caputova.- Quel impact sa présidence pourrait-elle avoir sur la politique étrangère slovaque ?
La présidence de Pellegrini pourrait orienter la Slovaquie vers des positions plus proches de celles de la Hongrie de Viktor Orbán, notamment concernant la Russie et l’Ukraine.
