Voici pourquoi les motards français sont dans la rue ce samedi : comprendre leur colère et leur combat pour des alternatives viables

Les rues de France ont été envahies par des milliers de motards le samedi 13 avril.

Un mouvement de protestation généralisé #

Ces derniers manifestaient contre l’instauration du contrôle technique pour les deux-roues, qu’ils considèrent comme inutile, coûteux et injuste. Cette nouvelle procédure, connue sous l’acronyme CT2RM, est prévue pour être mise en œuvre à partir du 15 avril. Les manifestants ont appelé à boycotter les centres de contrôle technique qui l’appliqueront.

La Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) a été à la tête de ce mouvement de protestation nationale. Selon eux, cette mesure est injustifiée et constitue une réponse disproportionnée à un problème qui pourrait être résolu par des moyens alternatifs. Ils ont également évoqué l’attitude du gouvernement qui, selon eux, ne cherche pas à travailler sur des solutions alternatives.

Le débat autour du contrôle technique des deux-roues #

La mise en place du contrôle technique pour les deux-roues motorisées est une directive européenne datant de 2014, qui a déjà été mise en œuvre dans presque tous les pays du continent. En France cependant, cette mesure a rencontré beaucoup de résistance, particulièrement de la part des motards. Le gouvernement avait tenté de l’instaurer en 2021, mais avait dû faire marche arrière suite à l’opposition massive des usagers de deux-roues.

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Cependant, la mesure a été confirmée en octobre 2023 et depuis, la FFMC n’a pas ménagé ses efforts pour la contestation. Ils ont appelé les motards à dénoncer les centres qui pratiquent le contrôle technique des motos et à boycotter ces mêmes centres lorsqu’ils doivent faire contrôler leur voiture.

Les arguments de la FFMC #

La FFMC a soutenu que les accidents impliquant des deux-roues motorisés sont plus souvent dus à l’état de la route qu’à l’état du véhicule. Par ailleurs, ils ont affirmé que le CT2RM ne réduirait ni le bruit ni la pollution. Selon eux, un motard conscient de son défaut pourrait simplement se conformer aux normes au moment du contrôle en changeant par exemple son pot d’échappement, puis reprendre ses anciennes habitudes une fois le contrôle passé.

En conséquence, la FFMC a déposé deux recours devant le Conseil d’État pour contraindre le gouvernement à travailler sur des mesures alternatives. Ils ont demandé une suspension du CT2RM le temps que le Conseil d’Etat se prononce sur leur recours. Cependant, cette demande a été rejetée, le Conseil d’Etat estimant qu’il n’y avait pas d’urgence à suspendre le CT2RM.

  • 2,5 millions de véhicules de catégorie L doivent passer le contrôle technique dès 2024
  • Un refus du contrôle technique peut entraîner une amende de 135 euros ou l’immobilisation du véhicule
  • Près de la moitié des centres de contrôle, soit 3.000 contrôleurs, sont déjà prêts à examiner les véhicules de catégorie L.
🔊 CV Description
😡 Colère des motards Manifestations partout en France contre le contrôle technique pour les deux-roues motorisées
🚫 Boycott des centres de contrôle Appel à boycotter les centres qui pratiqueront le contrôle technique des deux-roues
⚖️Recours devant le Conseil d’État La FFMC a déposé deux recours pour pousser le gouvernement à travailler sur des alternatives

Les conséquences de la mesure #

Si la mesure est mise en œuvre, près de 2,5 millions de véhicules de catégorie L, y compris les scooters, motos, tricycles et voiturettes, devront passer le premier contrôle technique réglementaire dès 2024. Les véhicules immatriculés avant 2017 seront les premiers concernés . Le refus de se soumettre au contrôle technique pourrait entraîner une amende de 135 euros ou une immobilisation du véhicule.

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Près de la moitié des centres de contrôle, soit 3.000 contrôleurs, sont déjà prêts à examiner les véhicules de catégorie L. Ces professionnels ont suivi une formation spécifique de 33 heures, dont 7 heures sont exclusivement dédiées à la manipulation des véhicules. Le contrôle consistera en 78 points de vérification, avec 87 points de défauts majeurs nécessitant une contre-visite dans les deux mois.

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