La transformation numérique de l’estuaire de la Gironde : une initiative innovante du port de Bordeaux pour un développement durable

Le port de Bordeaux, dans le but de répondre à ses propres besoins et de créer une communauté d'utilisateurs plus large, développe un jumeau numérique de l'embouchure de la Garonne.

L’évolution vers un jumeau numérique #

Cette initiative s’inscrit dans un contexte de changement climatique qui nécessite de nouvelles approches.

La modélisation d’un espace naturel permet d’anticiper et de s’adapter aux conséquences du changement climatique. C’est dans cette optique que le Grand port maritime de Bordeaux, le 7ème port français, situé sur l’estuaire de la Gironde, le plus vaste d’Europe, a entrepris cette démarche.

Les premières étapes de la modélisation #

Les premiers travaux de modélisation de l’estuaire remontent à une dizaine d’années. Cependant, à l’époque, le port de Bordeaux avait besoin d’experts pour installer et exploiter l’outil, ce qui a engendré une certaine frustration.

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Conscient de la nécessité de rendre l’outil plus accessible et ouvert à tous, le port a acquis la conviction qu’il fallait construire un outil simplifié. En effet, les utilisations potentielles de ce type d’outil vont bien au-delà de l’activité portuaire seule.

La réalisation d’un véritable jumeau numérique #

Avec la volonté de créer un réel jumeau numérique de l’estuaire accessible à différents groupes d’utilisateurs, l’établissement public a obtenu un financement d’un million d’euros de la part de France Relance. Le développement du projet a débuté en 2022 par le biais d’un hackathon mettant en compétition 4 groupements industriels.

La compétition a été remportée par le consortium dirigé par Egis, un groupe de conseil et d’ingénierie, sur la base d’un modèle numérique Open Source issu d’EDF, Open Telemac.

Les avantages du jumeau numérique #

Pour le Grand port maritime de Bordeaux, cet outil représente une vraie révolution dans les pratiques internes. Il va notamment changer l’approche des études environnementales.

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Grâce à la création d’un modèle de référence Open Source qui peut être dupliqué dans des environnements collaboratifs, l’établissement peut désormais demander aux bureaux d’étude d’intégrer les travaux numériques dans leurs livrables et non plus de se limiter aux seuls résultats de leurs analyses.

  • Permet de capitaliser sur les travaux réalisés
  • Facilite l’accès aux marchés pour les bureaux d’études plus petits
  • Sert une communauté plus large, y compris les collectivités locales et les acteurs privés

La volonté de développer l’utilisation de cet outil au profit du territoire et de co-financer son exploitation est également à l’ordre du jour. De plus, le Grand port maritime de Bordeaux prévoit de rendre les prévisions du modèle accessibles par API, afin de faciliter leur réutilisation par des organisations tierces.

Et l’ambition ne s’arrête pas là. L’établissement public envisage également de démontrer la réplicabilité du modèle à d’autres cours d’eau, en s’appuyant sur un démonstrateur réalisé sur le Saint-Laurent avec l’aide de scientifiques canadiens. Le but est de développer les passerelles entre les mondes académique et industriel en mettant à disposition des décideurs des scripts développés par les scientifiques. Cette science ouverte devrait favoriser l’acceptation des régulations sur les usages de l’eau au sein du monde économique, mais aussi dans la société toute entière.

Les données enrichissent le modèle #

Le jumeau numérique de l’estuaire de la Gironde regroupe différents jeux de données en Open Data, qui s’ajoutent à un modèle du fleuve développé au milieu des années 2010 dans le cadre d’un projet européen. Ces données incluent le débit amont, les conditions météorologiques, mais aussi des projections, comme Garonne 2050, basée sur le scénario modéré du GIEC.

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Enrichi de ces informations, le modèle est exploité par les services environnementaux ou par les services techniques du port pour, par exemple, planifier des activités de dragage ou vérifier la navigabilité du fleuve. Il peut également être utilisé pour des besoins plus ponctuels, comme l’identification de zones de mouillage pour les éléments servant à l’assemblage du parc éolien en mer au large d’Oléron.

En somme, l’initiative du port de Bordeaux de créer un jumeau numérique de l’estuaire de la Gironde s’inscrit dans une démarche innovante et durable. En anticipant les conséquences du changement climatique, en rendant l’outil accessible à un large public et en encourageant la collaboration, le port illustre la manière dont la technologie peut être utilisée au service de l’adaptation et de la durabilité. Au-delà de l’activité portuaire, ce projet a un impact sur l’ensemble du territoire et contribue à une meilleure gestion des ressources naturelles.

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