Un cas sans précédent dans les annales judiciaires américaines #
C’est ce qui s’est passé aux États-Unis le mardi 9 avril 2024, où pour la première fois, les parents d’un adolescent coupable d’un massacre en milieu scolaire ont été condamnés à une peine de prison de dix à quinze ans.
Le couple, Jennifer Crumbley, 46 ans, et James Crumbley, 47 ans, a été reconnu coupable d’homicide involontaire lors de deux procès distincts, une condamnation inédite pour des parents dans le pays.
Les parents ne sont pas des devins, mais… #
La juge du tribunal de Pontiac, dans le Michigan, Cheryl Matthews, a déclaré que l’on ne s’attend pas à ce que les parents soient des devins, mais que ces verdicts sanctionnent les actions répétées ou l’absence d’actions qui auraient pu empêcher une catastrophe imminente.
La peine de « dix à quinze ans de prison » a été prononcée, moins les deux ans et demi de détention préventive déjà effectués. Ils risquaient une peine maximale de 15 ans de prison.
Les parents auraient-ils pu prévenir la tragédie ? #
Avant l’énoncé de la sentence, les parents ont affirmé qu’ils auraient agi différemment s’ils avaient été conscients des signes précurseurs de la tragédie. Leur fils, Ethan Crumbley, 15 ans au moment des faits, avait tué quatre adolescents et blessé sept autres personnes le 30 novembre 2021.
On a appris lors du procès que le père avait offert à son fils un pistolet Sig Sauer calibre 9 mm comme cadeau de Noël anticipé, et que la mère avait emmené son fils à un stand de tir le lendemain.
Des signes alarmants ignorés #
Malgré une convocation au lycée le jour du drame, où les enseignants leur ont conseillé de faire suivre psychologiquement leur fils après avoir découvert un dessin « alarmant » réalisé par l’adolescent, ils sont repartis sans le ramener à la maison.
Ethan Crumbley a été jugé comme un adulte et condamné à perpétuité sans possibilité de libération anticipée par un tribunal du comté d’Oakland. Il avait plaidé coupable en octobre 2022 d’avoir apporté à son lycée le pistolet avec 50 balles dans son sac à dos et d’avoir tiré sur les lycéens.
Ce cas n’est pas sans rappeler d’autres affaires récentes :
- En décembre, une mère a été condamnée à deux ans de prison pour négligence parentale après que son fils de six ans a grièvement blessé sa professeure par balle en Virginie.
- Le père d’un homme qui a tiré sur la foule lors des célébrations de la fête nationale américaine en 2022 près de Chicago, faisant sept morts, a plaidé coupable pour comportement irresponsable pour avoir aidé son fils à acheter l’arme utilisée lors de la tuerie.
En définitive, cette affaire soulève des questions essentielles sur le rôle des parents dans la prévention de la violence chez les jeunes. Elle met également en lumière la nécessité d’une plus grande responsabilité en matière de possession d’armes. Peut-être que ce tournant dans la jurisprudence américaine pourrait inciter à un changement de mentalité et à une prise de conscience sur ces questions cruciales.
