Découvrez comment une clinique innovante transforme le fléau de l’addiction aux jeux vidéo en une histoire de rédemption pour les adolescents

Brahim, un lycéen de 19 ans, a passé des années enchaîné à son ordinateur, se réfugiant dans des jeux comme League of Legends pour échapper à l'ennui.

Le voyage d’un adolescent vers la guérison #

Son addiction a conduit à un décrochage scolaire répété, le forçant à redoubler plusieurs fois.

Brahim a commencé un nouveau chapitre de sa vie en 2023, lorsqu’il a rejoint le service d’addictologie de la clinique FSEF à Sceaux. Cette clinique accueille des adolescents luttant contre diverses dépendances, y compris une addiction aux jeux vidéo.

Comprendre l’addiction aux jeux vidéo #

Depuis 2018, l’Organisation mondiale de la santé reconnaît l’addiction aux jeux vidéo comme un trouble comportemental. Ce problème ne se limite pas à une utilisation excessive des jeux, mais implique une perte de contrôle malgré les conséquences négatives, telles que le décrochage scolaire.

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Le pédopsychiatre Olivier Phan, qui dirige le service d’addictologie de la clinique FSEF, estime que moins de 10% des jeunes joueurs souffrent d’addiction. Ce trouble est souvent associé à d’autres facteurs, comme un environnement familial difficile ou une faible estime de soi.

Le rôle de la compétition dans l’addiction #

La compétition dans les jeux vidéo peut être un puissant moteur d’addiction. Elle stimule une zone de récompense du cerveau, similaire à celle activée par les jeux de hasard ou la consommation de sucre. Les jeux vidéo, avec leurs grades et niveaux, alternent entre récompense et frustration, ce qui peut être particulièrement addictif.

Comparativement, les réseaux sociaux offrent un système de récompense moins marqué. Cependant, cela ne signifie pas qu’ils sont sans problème. Phan met en garde contre l’usage excessif de l’étiquette « addictif » pour décrire l’utilisation de ces plateformes.

Le difficile chemin vers la guérison #

Pour les personnes comme Brahim, l’écran est devenu une prison difficile à quitter. Cependant, à la clinique, il a commencé à remplir son emploi du temps avec des activités comme le sport, la médiation et même l’apprentissage du japonais. Malgré cela, il passe encore huit heures par jour sur son smartphone.

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Le week-end est un défi particulier pour Brahim. C’est un « gros temps libre de deux jours » où il retourne chez sa mère et est tenté par son ordinateur. Cependant, il est déterminé à limiter son temps d’écran à quatre heures par jour.

Le rôle de la resocialisation dans la guérison #

La clinique FSEF vise non seulement à limiter l’utilisation des écrans, mais aussi à encourager les patients à renouer avec leurs anciens centres d’intérêt. Par exemple, si un patient était passionné d’escalade, cette activité est proposée à tous les jeunes du service pendant les vacances.

Le suivi des parents est également crucial. Toutes les deux semaines, ils viennent rencontrer le psychiatre avec leur enfant. L’objectif est de restaurer la relation entre l’enfant et ses parents, qui peut souvent être négligée à cause de l’addiction.


  • En semaine, les 11-14 ans passent en moyenne 2 h 31 par jour sur leur smartphone, et les 15-17 ans 3 h 51.

  • Les usages quotidiens intensifs du numérique (plus de quatre heures par jour) concernent principalement, chez les 15-24 ans, les jeux vidéo (29 %), le visionnage de vidéos (20 %) et la communication avec leurs proches (13 %).

  • Environ 40 % des 15-24 ans disent reporter « presque tous les jours » certaines obligations scolaires ou privées pour communiquer ou pour regarder des vidéos en ligne. Ils sont 34 % à reporter ces obligations pour jouer à des jeux vidéo.

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En dépit des défis, la clinique FSEF offre un espoir tangible pour les adolescents comme Brahim, leur montrant qu’il est possible de briser les chaînes de l’addiction aux jeux vidéo. Les histoires de ces jeunes sont un témoignage de la résilience et du courage dont il faut faire preuve pour surmonter une telle addiction. Le travail de la clinique souligne l’importance d’aborder le problème de l’addiction aux jeux vidéo avec compassion et compréhension, plutôt que de le stigmatiser. Avec le bon soutien et les bonnes ressources, la rédemption est à portée de main pour ces adolescents.

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