Voici ce qui se cache derrière l’incertitude de l’assurance-chômage suite à l’impasse des négociations sur l’emploi des seniors

Les discussions entre les syndicats et le patronat sur l'emploi des seniors et les parcours professionnels ont échoué.

Une négociation infructueuse plonge l’avenir de l’assurance-chômage dans le flou #

Cet échec met un coup dur au paritarisme et rend incertain l’avenir de la convention d’assurance-chômage, malgré un accord conclu en novembre.

Cette situation complexe trouve ses racines en août 2023. Le gouvernement Borne, après une longue reprise en main, a été contraint de laisser les syndicats et le patronat déterminer la future convention Unédic, qui définit les modifications des règles d’indemnisation des chômeurs pour la période 2024-2027.

Un accord minimaliste assorti d’une condition majeure #

Malgré une marge de manœuvre très limitée, les partenaires sociaux ont accepté de négocier. Un accord minimaliste a été conclu mi-novembre par le Medef, la CPME, l’U2P côté patronat, la CFDT, la CFTC et FO, côté syndicats.

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Cependant, pour tenir compte de la réforme des retraites, les syndicats ont accepté que la convention décale de deux ans les bornes d’âge ouvrant droit à une durée d’indemnisation majorée (mesures seniors), engendrant 440 millions d’euros d’économies pour l’Unédic. Néanmoins, ils ont posé une condition : le patronat doit prouver qu’il va favoriser le maintien en emploi des salariés en fin de carrière.

L’échec de la négociation fait tomber l’arrangement #

L’échec de la négociation sur les parcours professionnels a mis fin à cet arrangement. La réunion prévue pour entériner l’avenant senior de la convention a été reportée. En conséquence, une réunion entre l’Etat, les partenaires sociaux et l’Unédic doit se tenir pour déterminer comment trouver les 440 millions d’euros d’économies nécessaires à l’équilibre financier de la convention.

Les partenaires sociaux seront-ils capables de résister à la pression et de ne pas donner immédiatement le contrôle au gouvernement ? Pour l’heure, tous se sont retranchés vers leurs instances de décision en attendant de se prononcer.

  • Cet accord a été conclu en novembre par le Medef, la CPME, l’U2P du côté du patronat, et la CFDT, la CFTC et FO du côté des syndicats.
  • Les syndicats ont accepté que la convention décale de deux ans les bornes d’âge ouvrant droit à une durée d’indemnisation majorée, sous réserve que le patronat prouve qu’il va favoriser le maintien en emploi des salariés en fin de carrière.
  • Si les 440 millions d’euros d’économies nécessaires à l’équilibre financier de la convention ne sont pas trouvés, une réunion doit se tenir entre l’Etat, les partenaires sociaux et l’Unédic.

Un avenir encore incertain pour la convention d’assurance-chômage #

Gabriel Attal souhaite une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, estimant que les règles d’indemnisation ne favorisent pas suffisamment la reprise d’activité alors que de nombreux postes restent vacants. Une des solutions envisagées serait de réduire encore la durée maximale d’indemnisation.

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Le gouvernement pourrait-il conditionner ce nouveau tour de vis à une baisse du taux de chômage ? C’est une possibilité qui a été envisagée fin 2022, lorsque le principe de contracyclicité – plus de protection des chômeurs lorsque les embauches se font rares, plus d’incitation à reprendre un emploi lorsque l’emploi abonde – a été intégré dans la loi.

En ces temps de turbulence et d’incertitude, il est crucial que les acteurs sociaux, économiques et politiques travaillent ensemble pour trouver des solutions qui favorisent l’emploi et garantissent une protection adéquate pour ceux qui sont au chômage. L’impasse actuelle sur l’emploi des seniors et l’avenir de l’assurance-chômage est un rappel que le chemin vers un consensus peut être difficile, mais il est indispensable pour garantir la stabilité et la justice sociale.

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