Un triomphe inattendu de l’opposition #
Le principal parti d’opposition a non seulement triomphé, mais il a également accru sa majorité. C’est un résultat qui met en difficulté le président conservateur Yoon Suk Yeol.
Le Parti démocrate, dirigé par Lee Jae-myung qui avait été gravement blessé dans une attaque au couteau il y a trois mois, et ses alliés ont réussi à remporter jusqu’à 197 sièges sur 300. Lors de la dernière législature, ils détenaient 156 sièges.
L’opposition unie pourrait même avoir obtenu une « super-majorité » de 200 sièges sur 300, suffisante pour contrer le droit de veto du président Yoon, et même pour le destituer. Cette situation marque un tournant majeur dans la politique sud-coréenne.
Le rôle de la nouvelle formation politique #
Un des partis qui a contribué à ce triomphe est le parti « Reconstruire la Corée ». Il a été fondé il y a quelques semaines seulement par l’ancien ministre de la justice Cho Kuk. Malgré les accusations de corruption qu’il nie, son parti aurait obtenu entre 12 et 14 sièges selon les sondages.
Ce succès de l’opposition est une déclaration claire du peuple. Comme l’a déclaré M. Cho après le vote, « le peuple a gagné, la volonté de juger Yoon Suk Yeol est très claire ».
Ces sondages ont été réalisés par les trois principales chaînes de télévision sud-coréennes auprès de quelque 360.000 électeurs à travers le pays. Une participation massive qui témoigne de l’engagement politique de la population.
Le défi pour le président Yoon #
Ces résultats préfigurent une fin de mandat compliquée pour le président Yoon. Élu de justesse en 2022 face à M. Lee, son absence de majorité parlementaire l’a déjà empêché de mettre en œuvre son programme de droite.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président Yoon a mené une politique de fermeté à l’égard de la Corée du Nord. Il a renforcé l’alliance de son pays avec les Etats-Unis et s’est rapproché du Japon. Mais il a déçu en matière d’économie, de lutte contre l’inflation et de réduction des inégalités. Sa cote de popularité n’a jamais vraiment décollé.
La situation actuelle met en lumière les difficultés du président Yoon et la possibilité d’un changement de direction politique en Corée du Sud.
Les perspectives pour l’opposition #
Lee Jae-myung, malgré une série d’enquêtes pour corruption qu’il estime motivées par des considérations politiques, peut savourer sa revanche. Le résultat du scrutin le met en bonne position pour retenter sa chance à la présidentielle de 2027.
Avant le scrutin, il avait appelé à « voter pour empêcher la force politique qui a trahi le peuple d’obtenir une majorité parlementaire ». Son discours a résonné auprès des électeurs, comme le prouve le résultat des élections.
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La victoire de l’opposition est un signe d’espoir pour ceux qui cherchent un changement en Corée du Sud. Des cris de joie et des applaudissements ont retenti du côté des démocrates lors de l’annonce des résultats.
- Triomphe de l’opposition
- Super-majorité possible
- Difficultés pour le président Yoon
- Possibilité de changement politique
La démographie semblait pourtant favoriser M. Yoon, avec des électeurs âgés de plus de soixante ans, réputés plus conservateurs, plus nombreux que ceux dans la vingtaine ou dans la trentaine. Ces derniers se disent largement découragés par une politique dominée par des hommes âgés qui ignorent leurs préoccupations telles que le coût du logement ou la précarité de l’emploi. Il est manifeste que le paysage politique sud-coréen est en pleine mutation, avec une jeunesse plus engagée et des enjeux de société de plus en plus prégnants. Cette victoire de l’opposition pourrait ainsi marquer le début d’une nouvelle ère pour la Corée du Sud.
