Découvrez l’aide encadrée pour mettre fin à la vie : une pratique intrigante adoptée par la Suisse

La loi sur la fin de vie, actuellement en discussion en France, suscite de nombreuses questions, notamment sur la question délicate de l'aide encadrée à mourir.


Comprendre la notion d’aide encadrée à mourir #

Cette pratique, que le gouvernement français ne désigne pas comme « suicide assisté », est couramment utilisée en Suisse. Le texte de loi, débattu par les députés le 27 mai, pourrait prendre jusqu’à deux ans pour être adopté en raison de divergences entre le Sénat et l’Assemblée nationale.

Le gouvernement français veut principalement se concentrer sur l’accompagnement en fin de vie et l’accès aux soins palliatifs. Cependant, la loi devra également aborder la question complexe de l’aide active à mourir. Les patients majeurs, qui sont « capables d’un discernement plein et entier » et atteints d’une maladie incurable, pourront se voir prescrire un produit létal.

Qu’est-ce que cela implique exactement ? #

Contrairement à l’euthanasie, qui implique de donner la mort à un patient par l’intermédiaire d’une aide médicale, le suicide assisté permet au patient de mettre fin à ses jours grâce à un moyen médical. Par exemple, la Suisse a choisi de permettre le suicide assisté, mais interdit l’euthanasie.

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Cela signifie que le suicide assisté donne au patient le contrôle de sa propre mort, alors que l’euthanasie est un acte médical effectué par un professionnel de santé.

Quels sont les critères pour y avoir recours ? #

Pour demander un suicide assisté, le patient doit être conscient et avoir toutes ses capacités de discernement. La ligue contre le cancer en Suisse, dans un document en ligne, précise que cela doit être « l’acte d’une personne capable de discernement et maîtresse de son acte » qui est atteinte d’une maladie incurable et d’une souffrance insupportable.

Récemment, les conditions pour accéder au suicide assisté en Suisse ont été durcies. Les médecins doivent maintenant « mener au moins deux entretiens » avec la personne qui souhaite mettre fin à ses jours. Le patient, quant à lui, doit prouver que sa souffrance est insupportable.

Comment se passe un suicide assisté ? #

Un médecin prescrit une substance après avoir soigneusement évalué la situation et les motifs du patient qui souhaite mourir. Le patient ingère alors lui-même la substance par voie orale, entérale ou intraveineuse. Il est crucial que le patient lui-même ingère la substance ou déclenche la perfusion.

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Aux Pays-Bas, un autre pays pionnier de l’euthanasie où le suicide assisté est également pratiqué, le patient ingère une potion à base de barbituriques en présence d’un médecin. Ces substances agissent comme des dépresseurs de l’activité du système nerveux central.

Quels sont les autres pays qui proposent ce type de mesure ? #

Fin 2021, l’euthanasie et le suicide assisté étaient pratiqués dans les pays du Benelux, en Espagne, au Canada, en Nouvelle-Zélande et dans certains États australiens. Le suicide assisté est également pratiqué en Autriche, en Suisse et dans quelques États américains, selon le philosophe Olivier Rey.

  • Euthanasie et suicide assisté : Belgique, Luxembourg, Espagne, Canada, Nouvelle-Zélande, certains États australiens
  • Suicide assisté uniquement : Autriche, Suisse, quelques États américains

Le suicide assisté soulève de nombreuses questions éthiques et juridiques. Alors que certains voient en lui une forme de compassion et de respect de l’autonomie individuelle, d’autres s’inquiètent du risque de dérives et des conséquences potentielles sur la profession médicale. La législation varie considérablement d’un pays à l’autre, reflétant les différences culturelles, religieuses et éthiques. Le débat sur le suicide assisté est loin d’être clos et continuera sans doute de susciter de vives discussions à l’avenir.

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