Voici les détails du débat intense en Pologne autour de la libéralisation de l’avortement : un tour d’horizon complet

En Pologne, le sujet de la libéralisation de l'avortement est devenu un enjeu majeur du débat politique.

L’engagement politique autour de l’avortement #

Suite à l’arrivée au pouvoir d’une coalition pro-européenne tripartite à l’automne dernier, une loi sur l’IVG semblait imminente, en grande partie dû à l’opposition féminine à la politique restrictive des conservateurs de Droit et Justice (PiS).

Durant la campagne électorale, sans être explicitement inscrite dans le programme du parti principal de la coalition, la Plateforme civique (KO) du centriste Donald Tusk, l’idée de libéralisation de l’avortement a été mise en avant. Inspirée par l’exemple de la France qui a intégré l’IVG dans sa Constitution, la Gauche, alliée de la coalition, a fait de ce sujet sa cause principale.

Les oppositions au sein de la coalition #

Alors que Donald Tusk, devenu premier ministre, a soutenu une IVG sans conditions jusqu’à la 12e semaine dans le cadre de la campagne pour les élections européennes de juin, son autre allié, Troisième Voie, s’est montré réticent à aller aussi loin et a plaidé pour un référendum.

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Le chef de l’État actuel Andrzej Duda, catholique conservateur et membre du PiS, est prêt à mettre son veto à une éventuelle loi sur l’IVG. Ce dernier a déjà démontré sa détermination en utilisant son veto en mars dernier pour empêcher l’accès libre à la pilule du lendemain à partir de l’âge de 15 ans.

Le Parlement : une chambre froide pour l’IVG #

Tentant de calmer les esprits, Szymon Hołownia, catholique progressiste, a reporté l’examen de quatre propositions de loi sur l’IVG déposées par La Gauche, la Coalition civique (KO) de Donald Tusk et Troisième voie. Cependant, cette décision a déclenché un tollé, y compris parmi ses partenaires. Une députée de gauche, Anna Maria Żukowska, l’a accusé de transformer le Parlement en une « chambre froide souriante ».

Le débat reste vif autour de la question du référendum. Pour certains, il serait plus facile de lancer un référendum avec une majorité simple au Parlement. Cependant, la Plateforme civique, le principal parti de la coalition, s’y oppose pour des raisons de valeurs fondamentales. Pour eux, l’avortement est une décision individuelle et il n’est pas approprié de faire un référendum sur les droits humains.

L’opinion publique polonaise en faveur de l’IVG #

En dépit des tensions politiques, environ 70% de la population polonaise serait en faveur de la libéralisation de l’IVG, selon Barbara Oliwiecka, une députée du groupe démocrate-chrétien Polska 2050. Elle suggère qu’un référendum pourrait être la solution pour faire avancer la loi, malgré le risque que le président Duda refuse de la signer.

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Cependant, elle reste optimiste quant à un changement futur, estimant que si une loi sur l’IVG est prête en 2025, le successeur de Duda la signera.

  • Le sujet de l’IVG est devenu un enjeu politique en Pologne
  • Il y a des divisions au sein de la coalition gouvernementale sur la question
  • Le Parlement est vu comme une « chambre froide » pour l’IVG
  • Environ 70% de la population est en faveur de la libéralisation de l’IVG

Attente d’une initiative parlementaire #

En attendant une initiative parlementaire, le blocage semble persister. La législation actuelle en Pologne impose une interdiction presque totale de l’IVG, sauf dans les cas de grossesses dues à un viol ou un inceste et de danger pour la vie ou la santé de la femme enceinte.

Le président de la conférence épiscopale, Mgr Stanisław Gądecki, a appelé à une profonde réflexion et à la défense de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle. Pour l’instant, le futur de l’IVG en Pologne reste incertain, mais la discussion continue.

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