Découvrez l’effort colossal des musées français pour plus de transparence dans la restitution des biens africains

Imaginez le défi d'identifier et de retracer la provenance de dizaines de milliers d'artefacts africains.

Un défi titanesque de transparence #

C’est précisément ce que plusieurs musées français entreprennent dans une initiative sans précédent pour déterminer les œuvres qui ont été pillées pendant la colonisation.

Emilie Salaberry, directrice du musée d’Angoulême, décrit la tâche comme « titanesque et exaltante ». Elle souligne comment cette initiative change notre perception des collections et la manière dont elles doivent être gérées.

L’engagement de la restitution #

En 2017, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à faciliter le retour du « patrimoine africain en Afrique » d’ici 2022. Cependant, ce processus a pris du retard et la mise en place d’un cadre juridique nécessaire pour autoriser les restitutions a été reportée.

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Malgré ces obstacles, plusieurs musées français ont commencé le travail méticuleux d’explorer leurs collections pour découvrir d’éventuelles spoliations coloniales.

Un enquêteur historique #

« C’est un véritable travail d’investigation », explique Emilie Girard, présidente du réseau ICOM France. Les enquêteurs doivent croiser les indices et retrouver les sources, qui peuvent être dispersées, parfois à l’étranger, et parfois même n’exister plus du tout.

Cela représente un défi particulièrement énorme pour le Quai Branly, qui abrite environ 79.000 œuvres d’Afrique sub-saharienne.

Le manque de sources #

Le musée de l’Armée a commencé ce recensement en 2012, mais n’a jusqu’à présent pu étudier la provenance que d’environ un quart de ses 2.248 références africaines. Le manque de sources constitue un obstacle majeur pour ce travail.

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Cependant, le musée précise qu’il est possible de « formuler des hypothèses raisonnables » sur la provenance des objets, même en l’absence de « conclusions définitives ».

  • Le musée d’Angoulême abrite environ 5.000 objets africains.
  • Le Quai Branly possède environ 79.000 œuvres d’Afrique sub-saharienne.
  • Le musée de l’Armée a environ 2.248 références africaines.
  • La Monnaie de Paris possède environ 2.050 objets africains.

L’impératif éthique #

Le musée d’Aquitaine, qui compte 2.500 objets africains, a adopté une démarche de « mutualisation des ressources » avec d’autres musées, dont ceux du Gabon et du Cameroun, pour réaliser cette tâche sans grever son budget.

La conservatrice en chef du musée, Katia Kukawka, souligne l’importance de montrer « y compris les insuffisances de nos catalogues, de nos datations, de nos désignations souvent porteuses de charge coloniale ». Elle décrit cette initiative comme un « impératif éthique ».

Pour finir, il est important de noter qu’au-delà de l’immensité de ce défi, cette initiative est un pas majeur vers une plus grande transparence et une meilleure contextualisation des œuvres d’art. Alors que la société demande de plus en plus de transparence, les musées ont un rôle essentiel à jouer. C’est une bonne chose pour mieux contextualiser les œuvres d’art, non seulement en France, mais aussi ailleurs en Europe. Cependant, le caractère illégal de l’acquisition pourrait être difficile à prouver, ce qui pourrait limiter les restitutions formelles. Malgré tout, la circulation de ces œuvres en Afrique doit rester possible via des prêts ou des dépôts de longue durée. Comme le souligne Emilie Salaberry, nous devrons être créatifs.

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