Universités françaises : le défi de la montée en flèche des vacataires et la recherche d’une solution durable

Une récente étude de Nos Services publics a révélé une réalité troublante.

La montée en flèche des vacataires dans les universités françaises #

Plus de 60% des effectifs d’enseignants de l’enseignement supérieur et de la recherche sont maintenant constitués de vacataires.

Ce chiffre, qui a augmenté de 30% en sept ans, est estimé à 167 000 pour l’année scolaire 2021-2022. Cela contraste fortement avec les 55 000 enseignants-chercheurs titulaires, les 13 000 enseignants titulaires et environ 20 000 enseignants contractuels.

La précarité du statut de vacataire #

Le principal problème de ces postes de vacataires est le nombre limité d’heures de travail. En 2020-2021, la contribution des vacataires à l’enseignement supérieur était estimée à 5,6 millions d’heures, soit 25% des heures de cours.

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De plus, ces vacataires sont souvent mal rémunérés, voire sous le SMIC, et sont souvent payés en retard. Malgré l’obligation de mensualisation de la rémunération des vacataires entrée en vigueur en septembre 2022, cette règle n’est pas toujours respectée.

Les jeunes chercheurs, les plus affectés #

La multiplication des vacataires a un impact négatif sur le système d’enseignement supérieur, exacerbé par le profil des personnes concernées. Ce statut, qui ne relève ni du Code du travail ni du Code de la fonction publique, est courant chez de nombreux jeunes chercheurs en attente d’une titularisation.

Cependant, il y a peu de postes de titulaire et de contrats postdoctoraux, prolongeant ainsi cette phase de transition parfois indéfiniment, ce qui contribue à la perte d’attractivité des métiers de la recherche en France.

Une question de légalité #

Le collectif souligne que l’usage généralisé de la vacation pour répondre aux besoins de l’enseignement supérieur place la puissance publique aux marges de la légalité. En théorie, tout vacataire doit pouvoir justifier d’une autre activité à titre principal, mais cette règle n’est jamais vérifiée.

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Certaines universités demandent même au vacataire de se déclarer autoentrepreneur pour contourner cette obligation, une pratique qui équivaut à une forme d’ubérisation.

Voici quelques points à retenir :

  • Plus de 60% des effectifs d’enseignants de l’enseignement supérieur sont des vacataires
  • Le nombre de vacataires a augmenté de 30% en sept ans
  • Les vacataires sont souvent mal rémunérés et payés en retard
  • Le statut de vacataire est courant chez les jeunes chercheurs en attente d’une titularisation
  • L’usage généralisé de la vacation place la puissance publique aux marges de la légalité

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